comment devenir famille d’accueil pour un chien guide d’aveugle ?

comment devenir famille d’accueil pour un chien guide d’aveugle ?

Accueillir un futur chien guide chez soi représente bien plus qu’un simple acte de bienveillance envers les animaux. Devenir famille accueil chien aveugle, c’est participer activement à un projet solidaire qui permettra à une personne déficiente visuelle de gagner en autonomie et en liberté de mouvement. Cette mission bénévole demande du temps, de l’engagement et beaucoup d’amour, mais elle offre en retour une expérience humaine profondément enrichissante. Avant de se lancer dans cette aventure, il convient de bien comprendre les démarches à suivre et les responsabilités quotidiennes qui accompagnent cet engagement.

Les démarches administratives pour accueillir un futur chien guide

Trouver et contacter une école agréée près de chez vous

La première étape pour devenir famille d’accueil consiste à identifier une école de chiens guides située à proximité de votre domicile. La Fédération Française des Associations de Chiens Guides d’Aveugles regroupe la majorité des établissements spécialisés en France et constitue un excellent point de départ pour vos recherches. Ces écoles se trouvent dans différentes régions, notamment à Coubert près de Paris, à Buc, à Bordeaux et Mérignac, à Angers et Bouchemaine, ainsi qu’à Pont-Scorff et Lorient en Bretagne.

La proximité géographique représente un critère essentiel dans le processus de sélection. Les associations exigent généralement que les candidats résident dans un rayon maximum de trente kilomètres autour de l’école, certaines écoles comme celle de Paris ou Buc étant un peu plus flexibles avec une limite de vingt kilomètres. D’autres établissements, comme l’Association les Chiens Guides d’Aveugles de l’Ouest, demandent aux familles de vivre à moins d’une heure de route d’Angers, Nantes ou Lorient. Cette proximité s’explique par la nécessité de participer régulièrement à des séances d’éducation avec un moniteur et d’assister aux réunions mensuelles organisées par l’école.

Une fois l’école identifiée, vous pouvez la contacter par différents moyens. La plupart proposent un formulaire en ligne sur leur site web, permettant de déposer une candidature de manière simple et rapide. Certaines organisent également des réunions d’information qui offrent l’opportunité de découvrir concrètement le rôle d’une famille d’accueil et de poser toutes vos questions. Les écoles d’Angers et de Bretagne, par exemple, peuvent être jointes directement par téléphone pour obtenir des renseignements complémentaires ou s’inscrire à ces rencontres.

Constituer votre dossier de candidature et passer l’entretien de sélection

Après avoir manifesté votre intérêt, l’école étudie votre profil selon plusieurs critères de sélection. La disponibilité constitue le premier élément examiné. Au moins un membre du foyer doit pouvoir consacrer du temps au chiot tout au long de la journée. Les personnes travaillant à domicile, celles qui ne travaillent pas, ou celles dont l’employeur accepte la présence du chien sur le lieu de travail correspondent particulièrement au profil recherché. L’école de Paris et Buc demande notamment une disponibilité d’une demi-journée toutes les deux semaines pour assister aux séances à l’école.

L’environnement de vie fait également l’objet d’une évaluation attentive. Le logement doit être adapté à l’accueil d’un chien en formation. Si vous habitez en appartement, celui-ci ne doit pas se situer au-delà du deuxième étage sans ascenseur. Pour une maison, un terrain clôturé représente un atout important. La possession d’un véhicule s’avère indispensable pour faciliter les déplacements vers l’école et permettre de varier les expériences de socialisation du chiot. L’association de Bordeaux et Mérignac souligne particulièrement l’importance de cette autonomie dans les déplacements.

Lors du processus de sélection, un professionnel de l’association prend contact avec vous pour vérifier que vous répondez aux critères établis. Cette première prise de contact est suivie d’une visite à domicile qui permet d’évaluer concrètement votre environnement et de discuter plus en détail de votre motivation. Les qualités recherchées chez une famille d’accueil incluent la tendresse, la rigueur, la patience et une forte motivation à contribuer à l’autonomie d’une personne déficiente visuelle. Il est également important de démontrer une capacité à se détacher émotionnellement du chien lorsque viendra le moment de la séparation.

Les écoles proposent différentes formules d’accueil pour s’adapter aux contraintes de chacun. L’accueil à temps plein, d’une durée d’environ six mois selon certaines écoles ou jusqu’à dix-huit mois selon d’autres, représente l’engagement le plus complet. Mais il existe aussi des options plus souples comme l’accueil en soirée et week-end, ou uniquement le week-end. Certaines écoles recherchent également des familles relais qui accueillent ponctuellement des chiots ou jeunes chiens lorsque leur famille d’accueil habituelle n’est pas disponible, ainsi que des familles d’élevage qui hébergent à temps plein une chienne ou un chien reproducteur. Si votre profil ne correspond pas exactement aux critères pour être famille d’accueil, les associations peuvent vous proposer d’autres missions bénévoles au sein de leur structure.

L’engagement quotidien durant la période d’accueil du chiot

Votre rôle dans l’éducation et la socialisation pendant 12 mois

Une fois votre candidature acceptée, vous accueillez un chiot dès l’âge de deux mois pour une période d’environ neuf à dix mois, voire jusqu’à un an selon les écoles. Votre mission principale consiste à socialiser ce jeune chien et à lui apprendre les bases de l’éducation canine. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, il ne s’agit pas d’éduquer directement le chiot au guidage, tâche qui reviendra aux éducateurs spécialisés par la suite, mais plutôt de développer sa stabilité émotionnelle et son équilibre comportemental.

Les premiers apprentissages fondamentaux relèvent de votre responsabilité. Vous devez inculquer au chiot les règles de propreté, lui apprendre le rappel, l’obéissance de base et la marche au pied. Ces compétences constituent le socle sur lequel reposera ensuite la formation spécialisée de chien guide. L’attention et l’affection que vous prodiguez au chiot contribuent également à son développement émotionnel et à sa confiance en l’humain.

La socialisation représente un aspect crucial de votre mission. Vous devez emmener le chiot partout avec vous dans vos déplacements quotidiens afin de l’habituer à une grande variété d’environnements. Les transports en commun, les centres commerciaux, les marchés, les lieux publics en général doivent devenir familiers pour le futur chien guide. Cette exposition progressive à des situations diverses permet au chien de développer son adaptabilité et sa sérénité face aux stimulations variées qu’il rencontrera plus tard dans l’exercice de son métier. Grâce à l’ordonnance de septembre deux mille quatorze, les chiens en formation bénéficient d’un droit d’accès aux transports et aux lieux publics, ce qui facilite considérablement cette phase de socialisation.

L’école met à votre disposition un accompagnement personnalisé tout au long de cette période. Un éducateur canin diplômé assure le suivi de votre famille et vous conseille dans l’éducation du chiot. Vous devez participer à des séances régulières avec ce moniteur, qu’il s’agisse de cours individuels, de cours collectifs ou de stages. Ces rencontres permettent de faire le point sur les progrès du chien et d’ajuster les méthodes éducatives si nécessaire. Les réunions mensuelles à l’association créent également une dynamique de groupe entre les différentes familles d’accueil et permettent d’échanger sur les expériences de chacun.

Il est impératif de respecter scrupuleusement les consignes données par l’éducateur et de faire preuve de rigueur dans l’application des méthodes éducatives. Le chien ne doit jamais être laissé seul, ce qui demande une organisation familiale adaptée. Les sorties doivent être régulières et variées, par tous les temps, ce qui peut représenter une contrainte importante dans la vie quotidienne. Il faut également accepter les désagréments potentiels liés à la présence d’un jeune chien à la maison, comme les dégâts matériels inévitables durant les premiers mois. Tous ces éléments font partie intégrante de l’engagement que vous prenez en devenant famille d’accueil.

La séparation et le retour du chien à l’école pour sa formation spécialisée

L’aspect le plus difficile de l’expérience de famille d’accueil réside sans doute dans la séparation qui intervient après huit à douze mois de vie commune. L’attachement qui se développe naturellement entre la famille et le chiot rend ce moment particulièrement émouvant. Pourtant, cette séparation marque l’aboutissement de votre mission et le début d’une nouvelle étape pour le chien, celle de sa formation spécialisée au guidage.

Selon les écoles, le retour du chien s’organise différemment. Dans certains cas, le chien revient à l’école en semaine à partir d’un an et la famille d’accueil continue de le recevoir les week-ends pendant les six derniers mois de son éducation. Cette formule progressive permet d’atténuer la brutalité de la séparation tout en maintenant le lien créé. D’autres écoles organisent un retour complet à l’établissement où le chien entame alors son éducation intensive au guidage avec les éducateurs spécialisés.

Il arrive que le chien ne soit finalement pas sélectionné pour devenir chien guide, soit en raison de problèmes de santé, soit parce que son tempérament ne correspond pas parfaitement aux exigences de ce métier. Dans ce cas, le chien peut être réorienté vers d’autres missions canines ou proposé à l’adoption. Certaines histoires touchantes illustrent la profondeur du lien qui unit les familles d’accueil à leur protégé. Le cas d’Edel, un chien guide devenu aveugle lui-même et adopté par sa première famille d’accueil, montre combien cette expérience crée des liens durables.

Pour faciliter cette transition, il est important de se concentrer sur le sens profond de votre engagement. En acceptant la séparation, vous permettez au chien de remplir sa mission auprès d’une personne aveugle ou malvoyante et de lui offrir une autonomie qu’elle n’aurait pas autrement. Cette dimension solidaire donne une perspective plus large à votre action et aide à surmonter la tristesse du départ.

L’école vous soutient également dans cette étape délicate et reste en contact avec vous. Vous pouvez généralement obtenir des nouvelles du chien et savoir s’il a réussi sa formation pour être attribué à une personne déficiente visuelle. Certaines familles choisissent de renouveler l’expérience en accueillant un nouveau chiot, trouvant dans cette continuité un moyen de gérer la séparation tout en poursuivant leur engagement bénévole.

Au-delà des contraintes et des moments difficiles, être famille d’accueil pour un futur chien guide constitue une aventure humaine exceptionnelle. Tous les frais vétérinaires et la nourriture sont pris en charge par l’école, ce qui limite l’impact financier de cet engagement. En échange, vous offrez votre temps, votre énergie et votre cœur à un projet qui dépasse largement le cadre familial. Vous contribuez concrètement à l’autonomie d’une personne malvoyante et participez à une chaîne de solidarité qui commence avec l’accueil d’un chiot de deux mois et se termine lorsque ce chien, devenu adulte et parfaitement formé, guide son maître vers une vie plus indépendante et plus libre.